28 janvier : une date doublement historique

Il y a 150 ans, le 28 janvier 1871, l‘armistice franco-allemand était conclu entre le Gouvernement de la Défense nationale et le gouvernement impérial allemand, mettant fin aux combats de la guerre franco-allemande de 1870.

Allégorie de la France signant l'Armistice (Gravure de l'Illustration du 11 mars 1871)

Allégorie de la France signant l’Armistice (Gravure de l’Illustration du 11 mars 1871)

En effet, après les dernières tentatives pour forcer le siège de Paris et les échecs des armées de la Loire, du Nord et de l’Est, la situation de la France parait désespérée.  Le 23 janvier, Jules Favre, ministre des Affaires étrangères du Gouvernement de la Défense nationale, rencontre le chancelier allemand Bismarck à Versailles. Les exigences allemandes sont importantes mais le 25, le gouvernement français donne son accord sur les conditions de l’armistice, signé par Jules Favre le 26, et officialisé par le Journal officiel le 28.

Le traité de Francfort, qui mettra un terme définitif à la guerre, est signé le 10 mai 1871 : la France perd l’Alsace (moins Belfort), ainsi qu’une partie de la Lorraine.

La perte de l’ « Alsace-Lorraine »

La perte de l’ « Alsace-Lorraine »


Le conflit a fait 139 000 morts dans le camp français (au combat ou de maladie), et 51 000 du côté allemand.

N’oublions pas les quelque 509 000 combattants français prisonniers, dont 420 000 détenus en Allemagne, 4 000 internés en Belgique et 85 000 en Suisse. La plupart des prisonniers français restèrent captifs en Allemagne de 2 à 10 mois, certains ne revenant que plusieurs mois après la fin de la guerre et le traité de paix. 18 000 prisonniers français morts dans les camps sont enterrés en Allemagne.

Ces soldats sont « Morts pour la Patrie » puisque la mention honorifique posthume « Mort pour la France », reconnaissant son sacrifice au service de la France, n’a été instituée par la loi que le 2 juillet 1915 avec effet rétroactif à compter du 2 août 1914, date du début de la 1ère  guerre mondiale.

Par ailleurs, ce n’est que le 28 janvier 1921, il y a donc 100 ans aujourd’hui, que le Soldat Inconnu rejoignait sa dernière demeure sous l’Arc de Triomphe.

Rappelons en effet que si le cercueil, choisi par le soldat Auguste THIN le 10 novembre 1920 dans la citadelle de Verdun, qui fait une entrée solennelle sous l’Arc de triomphe à Paris, le 11 novembre 1920, placé sur la prolonge d’artillerie d’un canon de 155, mais n’est mis en terre que le 28 janvier 1921, en présence des autorités civiles et militaires, dont les maréchaux qui se sont illustrés lors de la Première Guerre mondiale (Foch, Joffre et Pétain). Sont également présents : le ministre belge des Affaires étrangères, Henri Jaspar, le Premier ministre britannique, David Lloyd George, et un représentant du Portugal. À 8h30 du matin, les troupes présentent les armes. Le ministre de la Guerre, Louis Barthou, s’incline devant le cercueil et déclame : « Au nom de la France pieusement reconnaissante et unanime, je salue le Soldat inconnu qui est mort pour elle ».

 

 

Inhumation solennelle du Soldat inconnu, le 28 janvier 1871

Inhumation solennelle du Soldat inconnu, le 28 janvier 1871

Les sept autres dépouilles non choisies lors de la cérémonie du 10 novembre 1920 reposent au cimetière militaire du Faubourg Pavé, près de Verdun, dans le « Carré des sept inconnus », entretenu par le Souvenir Français.

Le carré des 7 inconnus

Le carré des 7 inconnus

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